Les métiers de Camille Claudel : Diététicienne
Les diététiciens sont des spécialistes de l'équilibre nutritionnel et des régimes alimentaires. En milieu hospitalier, ils veillent à l'application de régimes spécifiques des patients (sans sel, sans graisse, etc.). Découvrez l'interview complète d'Aurélie FOUCHER, diététicienne au CHCC.
Interview Aurélie FOUCHER : Diététicienne
C’est quoi un/e diététicien/ne ?
De manière générale le diététicien dispense des conseils nutritionnels sur prescription médicale, il éduque ou rééduque au plan nutritionnel des patients atteints de troubles du métabolisme ou de l’alimentation, à partir d’un bilan diététique personnalisé.
Il définit, contrôle et évalue la qualité de l’alimentation servie en collectivité.
Il développe des activités de prévention en Santé publique relevant du champ de la nutrition.
Le diététicien fait partie des rééducateurs.
Au CHCC, c’est Aurélie FOUCHER qui intervient dans toutes les structures intra et extra hospitalières de l’établissement.
Formation
Suite à un stage, fait en Seconde dans un cabinet de diététicienne en libéral, j’ai su que c’était ce métier que je voulais faire. Être près des patients, pouvoir les aider, donner des conseils, varier le public en passant de l’enfant à la personne âgée… C’est ce que j’aime dans ce métier.
Au niveau de mes études, j’ai fait un BAC ST2S, puis un BTS Diététique à Jonzac.
En sortant de BTS en 2013, j’ai fait des demandes de candidatures un peu partout sans privilégier un établissement ou un autre.
J’ai commencé ma carrière de diététicienne sur un remplacement de 8 mois à Limoges dans un SSR et Ehpad. Cela m’a permis de faire mes premières prises en charge.
J’ai été contactée par le CHCC en fin d’année 2014. J’ai passé le concours, c’était une véritable opportunité. Ce n’est jamais évident pour une diététicienne de trouver un poste à temps plein.
C’était mon premier contact avec des patients psychiatriques. C’est pour cela que j’ai effectué plusieurs formations en interne.
J’ai obtenu la formation d’éducation thérapeutique du patient. Formation de 40h qualifiante. La principale action c’est de pouvoir exercer en tant que rééducateur-soignant en sein d’un groupe ETP : Bipolaire et schizophrène. J’interviens dans les 2 groupes.
Avoir la démarche, la technique, avoir cet approche thérapeutique, ce n’est pas la même prise en charge que la psychoéducation.
Consultation avec les patients
Le premier contact c’est un appel téléphonique du service, qui est lié soit à une demande du patient soit à une demande médicale. Généralement je commence par m’informer sur le patient via le DPI (dossier patient informatisé) et après j’aime avoir un échange avec un soignant de l’équipe, qui est présent le jour où j’interviens, pour avoir des informations qui ne sont pas forcément écrites dans le DPI. Cela me permet d’avoir un compte-rendu global de l’état d’esprit du patient.
Le jour de la consultation avec le patient, il arrive très régulièrement qu’un soignant soit également présent, souvent le référent du patient, cela permet de faire le lien avec l’équipe.
La durée de la consultation varie, parfois 10-15 min, d’autres fois 30 min. C’est vraiment aléatoire en fonction de la demande du patient, de ce qu’il y a à recueillir comme données.
Je commence toujours par un recueil de données avec leurs habitudes alimentaires et, à partir de là, on voit ce qui va et ce qui ne va pas, s’il y a des choses à mettre en place, si le patient est d’accord.
Ce que je fais, et ce que je souhaite accentuer parce que ce n’est pas toujours le cas, c’est suivre le patient au maximum. Un suivi ça peut être 1 tous les 15 jours ou 1 tous les mois, cela dépend du patient, mais au moins qu’il sache que je suis là pour répondre à ses interrogations, si le régime ne lui convient pas, savoir pourquoi ?
Si une sortie est envisagée mon intervention se termine par l’échange d’un document avec le patient, adapté à ce que l’on a pu faire et ce qu’il peut faire chez lui ou en maison relais.
On essaye de poursuivre ce suivi et cette prévention des habitudes alimentaires à la sortie du patient. Surtout pour les patients qui ont des pathologies chroniques : le diabète, l’obésité.
J’apporte des conseils diététiques, un recueil. Pour le diabétique par exemple, je regroupe dans un tableau les catégories d’aliments (légumes, féculents…), tout ce à quoi ils ont droit. Les aliments déconseillés peuvent faire partie d’un écart. Généralement on essaye d’éviter de dire « interdit » parce qu’il y a frustration. Je leur donne aussi des idées de menus (2 menus de saison). On prévoit également une ration alimentaire adaptée au patient avec ses habitudes alimentaires (petit-déjeuner, déjeuner, collation, et diner). C'est personnalisé.
MISSIONS
J’ai également des missions à la cuisine centrale. J’élabore les menus, les documents nécessaires à la production des régimes et repas spécifiques (allergènes), et la gestion des compléments nutritionnels oraux.
J’apporte des conseils et je gère les référents nutrition des différents services du CHCC.
Actuellement, je travaille également sur un appel à projet nutrition avec la MDUA et la sociothérapie (création d’ateliers ludiques information-nutrition).